Marc PINARDEL (né en 1957) : premier épisode camouflé en introduction.

 

 

Élève de Louis Thiry puis d'Arsène Muzerelle, Marc Pinardel est licencié en musicologie et également titulaire de l'orgue de l'église Notre-dame de l'Assomption à Paris, après avoir laissé de nombreux et bons souvenirs aux claviers de l'orgue de la Basilique Notre-dame de L'Épine, où il officiait en complète et pétillante harmonie avec le Père Albert Mathieu, Recteur de ladite Basilique et grand protecteur des organistes devant l'Éternel.

Très tôt attiré par la plomberie, il y renonce néanmoins pour se consacrer à l'orgue. Son itinéraire musical prend parfois des chemins de traverse : pianiste de bar chez Maxim's, accompagnateur des films muets de Louis Feuillade sur Fantômas, créateur de musiques de scène et de ballet, et toutefois professeur d'orgue nantis de quelques élèves.

Marc restera célèbre pour ses improvisations savantes : par exemple une sonate en trio à la manière de Bach, ou décoiffant : javas, tangos, "Tiens, voilà du boudin" (à Rethel) ou "le Champagne" (à Mouzon). Sous des dehors peu sérieux, nimbés de calembours, drapés de contrepèteries et auréolés de zeugmas, Marc est un musicien au toucher délicat et ciselé, attentif, voire anxieux, débordant d'humanité.

Un CD - "Autour de Jean-Sébastien Bach" - est en gestation à Mouzon. Quand Marc va-t-il accoucher ? Vous le saurez en lisant le prochain épisode. (à suivre)

 

Deuxième épisode (mars 2001) :

"Eh bien non" (Jean Jaurès), Marc a changé d'avis : ce sera un disque d'improvisation (très "tendance" depuis quelque temps...) qu'il enregistrera début juillet 2001 à Mouzon. Et ma foi, j'applaudis des 4 pattes ! Mais mentionnons quand même deux interventions remarquées de notre joyeux drille : son concert du 8 septembre 2000 chez nous, remarquable en tous points et très équilibré (voir rubrique "Concerts", Souvenir Nostalgie 2000), et sa participation à l'inauguration de l'orgue de Jean-Christophe Leclère le 17 septembre (voir "portraits" JCL, Rudi Jacques et Olivier Latry) (je fatigue...).

Ajoutons à cela un CD de chansons de Pierre AUSSEDAT, où Marc accompagne au piano, mais où il se révèle habile compositeur, parfois en collaboration avec sa femme Isabelle. Pour clore ce chapitre, donnons la parole à Marc Pinardel lui-même, puisqu'il m'a enfin envoyé un CV :

"Après des études d’orgue avec Arsène Muzerelle à Reims et Louis Thiry à Rouen, Marc Pinardel, licencié en Musicologie, se tourne vers une carrière de musicien, d’enseignant et de compositeur.

Suppléant d’Arsène Muzerelle dès l’âge de 19 ans aux Grandes Orgues de la Cathédrale de Reims, il devient en 1981 titulaire des Grandes Orgues de la Basilique Notre-dame de L’Épine (Marne). Depuis 1994, il est titulaire des Grandes Orgues de Notre-dame de l’Assomption de Passy, puis de Notre-dame de Grâce de Passy (Paris 16e). 

Ses concerts à l’orgue le conduisent vers les plus beaux instruments de France. Il pratique aussi régulièrement le continuo au clavecin dans des ensembles baroques.

Au sein des Jeunesses Musicales de France, il crée notamment un spectacle autour de l’orgue et de la trompette, qui sera présenté plus de 500 fois en France et en Belgique, entre 1983 et 1989.

Compositeur, il écrit des partitions pour le théâtre, le ballet, ainsi que pour de nombreux courts métrages.

Pédagogue affirmé, il enseigne l’orgue aux conservatoires du Plessis-Trévise et de Saint-Maurice (Val de Marne), de Nogent-sur-Seine (Aube) et anime des stages d’orgue durant l’été dans les sessions d’Alès et de Toulouse.

Auteur d’ouvrages pédagogiques, il est édité chez Carish-Musicom.

Totalement autodidacte dans la discipline rigoureuse de l’improvisation, il la pratique aussi bien dans le style baroque que dans le style jazz. Il a accompagné en direct au piano l’intégrale des films muets "Fantômas" de Louis Feuillade en 1991, dans le cadre du Festival International du court métrage de Brest (mais a aussi été "pianiste de bar" chez Maxim’s ...). Il est également lauréat du Concours International d’Improvisation de Strasbourg (1996)." (à suivre)

 

Troisième épisode (octobre 2002) :

Ben voilà, ça y est ! Le fameux CD d'improvisations est enfin sorti des montagnes helvétiques pour atterrir à Mouzon, tout pimpant. Quelle aventure ! Le fabuleux livret (n'ayons pas peur des qualificatifs narcissiques) contient entre autres un CV du monsieur, à la mouzonnaise, qu'en toute confidentialité je vous livre ci-après. Mais surtout ne le répétez à personne !

Marc Pinardel (1957)

Prélude : « Il est sans conteste le plus grand organiste français de sa génération », écrivait récemment un imprésario parlant de son poulain. Je ne conteste pas, mais j’oserai tout de même hasarder trois interrogations : comment peut-on mesurer objectivement la grandeur ? Pourquoi se limiter aux frontières de notre pays ? Quel est l’intérêt de diviser les générations ?…

Marc : Il n’est ni le plus grand, ni le plus diplômé, ni le plus célèbre, ni le plus enregistré, ni le plus demandé. C’est un garçon simple, travailleur quand il le veut, doué d’un sens inné de l’humour et de la dérision, sérieux quand il le faut, modeste, têtu, fidèle en amitié, un mari attentionné et un double père adoré. Que demander de plus ? Si, une passion ardente pour l’improvisation et la musique sous toutes ses formes : classique, jazz, variétés... Marc, titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Grâce de Passy (Paris), est aussi bien organiste liturgique que pianiste de bar chez Maxim’s. Mais son envie de "faire la musique qui lui plaît" remonte à loin : au conservatoire de Reims, son maître Arsène Muzerelle se plaignait : « élève très doué mais qui n’en fait qu’à sa tête… ». Le résultat est saisissant : Marc improvise dans tous les styles, y compris le sien. Il avait juré tout jeune de maîtriser le difficile exercice du trio : c’est chose faite. A Mouzon, Marc était bien entouré : Pascale Rouet qui enregistrait simultanément, Vincent Paulet et Christophe Marchand, compositeurs, l’auteur de ces lignes, une solide intendance et beaucoup d’amitié et de bonne humeur. L’idéal pour se sentir bien, dispos, et… savourer en fin gourmet. Marc n’applique pas de recette mais respecte simplement les règles d’un style donné, tout en se permettant bien sûr quelques petites transgressions et moult fantaisies qui font que ses amis le reconnaissent entre mille. Au cours de l’enregistrement, Marc a dû reprendre plusieurs fois la même pièce (merci Michel pour ta patience à l’autre bout du micro) avant d’aboutir à un résultat présentable, car en improvisation il n’est pas question de montage ! Eh bien je peux attester qu’il n’a jamais joué deux fois la même chose : rien de préfabriqué donc. Outre les styles qui lui plaisaient, Marc a pris l’orgue comme point de départ, afin de le faire sonner au mieux et d’en montrer toutes les facettes, parfois insoupçonnées. Le résultat est là : une véritable démonstration, très musicale et variée, de ce qu’on peut faire avec un "pastiche sans intérêt". Merci Marc.

Jean-Philippe Gélu, "Présence de l’Abbatiale"

(à suivre)

 

Quatrième épisode (décembre 2002) :

Voici le maître new look, pendant l'enregistrement de son CD (juillet 2001). Trouvez les changements !

De plus, il vient de se voir confier une mission d'enseignement à La Sorbonne en ... improvisation ! Il ira loin ce petit, je l'ai toujours dit. (à suivre)

 

Cinquième épisode (janvier 2004) :

Après un passage remarqué à la Maison de la Radio (partout où il passe, il se fait remarquer), notre Marc s'envole pour ROME (le veinard !) où il joue en concert le 17 janvier 2004 l'hénaurme orgue de l'église Santa Galla, instrument de Barthélémy Formentelli à ses débuts, en perpétuelle expansion depuis (pour plus de détails, voir notre rubrique "Italiano" disponible en page d'accueil). (à suivre)

 

Sixième épisode (mars 2004) :

Oui, c'est bien lui,

à l'harmonium
du studio Olivier Messiaen,

cool Raoul,
relax Max, et ...
prêt à causer dans le poste.

(photo : Michèle Gabriel)

Santa Galla ?

C'est ça !

80 jeux, 4 claviers ...

(photo : Marc Pinardel)

 


Septième épisode (7 juin 2007)

Le cliché remarquable suivant, que je n'hésite pas à insérer en haute définition (merci l'ADSL pour ceux qui l'ont), et signé Anne-Marie (merci Anne-Marie !), immortalise la rencontre mouzonnaise du siècle de trois improvisateurs débridés, le 27 mai 2005 en l'abbatiale :


de gauche à droite : Olivier LATRY, Jean D'ALBI, Marc PINARDEL.
Titre : "La troisième mi-temps"

 

Voici le commentaire que j'ai pu proférer à l'occasion, visiblement inspiré des élèves de collège que j'avais encore à l'époque :

Ca a réellement "déchiré grave" en ce 27 mai 2005 ! Je conserverai toujours un souvenir ému de cette soirée d'improvisation, ainsi que du bœuf jazzy post couscous du lendemain (comprenne qui pourra). On y fêtait à la fois les 25 ans de "Présence de l'Abbatiale", mon départ de la présidence, et mon départ pour l'Italie. MERCI du fond du cœur à Olivier LATRY, Jean D'ALBI et Marc PINARDEL.


Et pour terminer par une note plus musicale, quoique insolite, voici encore un souvenir de cette soirée, toujours signé Anne-Marie :

 


Titre : "Ce n'est qu'un au-revoir mes frères"
(C'est Olivier qu'a commencé, M'sieur !)

 

(à suivre)

 

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