Historique



Mouzon fortifiée en 1653


  Christophe MOUCHEREL naquit le 6 septembre 1686 à Toul, en Lorraine. Après avoir appris de lui-même la tournerie et la menuiserie, où il excelle, il se met peu à peu à la facture d’orgue, conjointement à l’activité de fondeur en caractères d’imprimerie.

Télécharger le Mémoire Instructif de Christophe Moucherel (1734).

  Il est appelé à terminer l’orgue de Stenay, dont le buffet avait été réalisé par le facteur Jean BOIZARD de Sedan, avant sa mort accidentelle. Le 13 mars 1719, lors de la réception de l’instrument, il fait la connaissance de Dom Amand VINCENT, Père organiste de l’Abbaye de Mouzon, qui figurait parmi les experts, lequel dut être fort satisfait du travail accompli puisque Moucherel entreprend en 1723 le Grand-Orgue de l’Abbatiale. Il termine son œuvre en 1725 : "...mais fut complette la facture, Notre Sauveur au Ciel montant." On le retrouve en 1734 à Albi, où l'orgue monumental de la cathédrale, restauré par Barthélémy Formentelli, témoigne dans le sud, comme à Mouzon, d'un art étonnant d'équilibre, de grandeur et de raffinement.

  Jusqu’en 1790, plus aucune nouvelle de notre instrument, sauf la mention " UN JEU D’ORGUE " dans l’inventaire des biens de l’Abbaye. Probablement sauvé de la destruction engendrée par la fureur révolutionnaire du moment, grâce à l’intervention judicieuse de l’organiste, il survit tant bien que mal à la foudre de 1807, ainsi qu'à diverses " réparations " au cours du XIXe siècle, souvent qualifiées " d’inutiles ".

  Lors de la grande restauration de l’Abbatiale, qui menaçait ruines, par BOESWILLWALD, l’orgue est démonté et replacé maladroitement sur la toute nouvelle tribune en pierre de la grande nef. Personne ne sait ce qu’il advint de la magnifique tribune en bois construite par Christophe Moucherel, dans le transept nord, et qui formait avec l’Orgue un ensemble menuisé de 14 mètres de hauteur.

  En 1879, le facteur DEJARDIN termine la refonte quasi complète de l’Orgue, dans le goût du jour, en changeant les sommiers et la soufflerie, mais en reprenant en partie la tuyauterie ancienne. Cet instrument donne satisfaction aux contemporains mais la guerre survient et, en 1917, tous les tuyaux de métal sont pillés par les Allemands et terminent tristement leur carrière sous forme de balles meurtrières. Il faut attendre 1923-1924 pour que Pol RENAULT, facteur d’orgues originaire de Signy-Le-Petit, remplace presque tous les tuyaux manquants grâce aux " dommages de guerre ".

"L'orgue avant 1988"

(Dessins humoristiques de ce site : Eddy BONNETAUD, Charleville)


  En 1972, l’orgue ne fonctionnant pratiquement plus faute d’entretien, il est décidé un relevage complet et l’adjonction de quelques jeux neufs (mutations et plein-jeux). Ces travaux réalisés par le facteur belge Jean GOMREE sont inaugurés en septembre 1973 par André MARCHAL.

L'orgue avant restauration  L’orgue, régulièrement entretenu, sonne ainsi lors des offices et des concerts organisés par " Les Amis du Vieux Mouzon ", puis par " Présence de l’Abbatiale " jusqu’en 1988 où il est entièrement démonté pour restauration du buffet et reconstruction " à la française " de l’instrument.

Détail d'une console non remontée.

 Retour